À seulement 18 ans, Alexis 'Zen' Bernier s’est hissé au sommet de l’esport en remportant le titre mondial de Rocket League en 2023 avec Team Vitality, devenant une icône incontestée de cette discipline. Entre entraînements rigoureux, sacrifices personnels et une détermination sans faille, il partage les dessous de son ascension fulgurante et ses projets, alors que le prochain championnat du monde RLCS, prévu à Lyon, marque une première historique pour la France.
Champion du monde à 16 ans, tu es devenu une figure majeure de l’esport. Comment tout a-t-il démarré ?
J’ai toujours baigné dans les jeux vidéo grâce à mon frère aîné qui jouait sur PlayStation dès mes premiers souvenirs. À 9 ans, j’ai découvert Rocket League sur mon propre PC et j’ai rapidement accroché. En m’améliorant et en brillant dans des showmatchs, j’ai attiré l’attention de Team Vitality en 2023. Depuis ce recrutement, ma carrière a pris une tournure fulgurante.
Comment ta famille a-t-elle accueilli ton orientation vers l’esport ?
Ils m’ont soutenu dès le début, même si ce choix semblait audacieux. Mes parents ont vite vu mon sérieux et aujourd’hui, ils sont pleinement investis. Ma mère, par exemple, gère les aspects administratifs et financiers, ce qui me permet de me concentrer sur le jeu.
Se lancer dans l’esport, c’est jouer gros ?
Absolument. Sans résultats concrets, on peut vite sombrer dans l’oubli. C’est un domaine instable où l’effort constant est non négociable, et les sacrifices sont nombreux.
Comment jongles-tu entre le lycée et ta vie de pro ? Team Vitality t’accompagne-t-elle ?
C’est un vrai défi. Mes journées sont intenses : cours de 8h à 17h30, puis entraînements de 18h à 23h. J’aimerais un aménagement scolaire, mais ce n’est pas encore le cas. Certains professeurs me facilitent la tâche, d’autres moins. Mon but reste de décrocher mon bac, malgré la pression.
Poursuivras-tu des études ensuite ?
Probablement pas. Les cours m’ennuient, même si j’ai les capacités pour continuer. Si je dois bifurquer, j’ai une option : je suis dans le top 100 Radiant sur VALORANT. Mais quitter la France pour une structure à Berlin ne me tente pas pour l’instant.
Qu’as-tu dû abandonner pour arriver là ?
Pas mal de choses. Je n’ai plus une vie d’adolescent classique : peu de sorties, beaucoup de voyages. Ça demande une maturité précoce et une acceptation des concessions.
L’esport te garantit-il une stabilité à long terme ?
Pour l’instant, oui. J’ai un bon entourage et des gains solides. Mais Rocket League favorise les jeunes talents, donc je planifie déjà des projets annexes pour l’avenir.
Où te projettes-tu dans une décennie ?
Difficile à prévoir. Peut-être encore dans l’esport, en tant que coach ou créateur d’entreprise. J’aimerais explorer d’autres domaines, mais je resterai compétitif tant que possible.
Quelle est ta plus grande fierté à ce jour ?
Le titre mondial de 2023, sans hésiter, et mon arrivée chez Vitality. Ces succès reposent sur des heures d’entraînement répétitif, parfois lassantes, mais indispensables pour dominer.
L’esport peine-t-il à s’imposer en France ?
Oui, surtout auprès des générations plus anciennes. L’absence d’une fédération officielle, due à son statut hybride entre sport et numérique, n’aide pas. Mon visa talent a été facile à obtenir, signe d’un léger progrès.
Que réponds-tu à ceux qui réduisent l’esport à un jeu ?
C’est bien plus exigeant qu’un simple loisir. Physiquement et mentalement, ça demande tout : concentration, routines, discipline. Le talent ne suffit pas, le travail est roi.
Pourquoi Forbes US t’a-t-il listé dans son '30 Under 30' ?
J’ai marqué Rocket League par mes performances et inspiré de jeunes joueurs. Cette distinction valide mon impact et peut pousser l’esport vers plus de légitimité.
Un mot pour ceux qui veulent suivre tes traces ?
Allez-y à fond. Travaillez sans relâche, choisissez bien vos soutiens et croyez en votre potentiel. La passion et la détermination ouvrent toutes les portes.